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Burkinacultures

"L'ordre de la transgression. Pouvoir post-colonial, violences politiques et dialectique du sorcellaire"

Scéance animée par Patrice YENGO, Directeur d'études invité à la MSH sur la proposition du Réseau Acteurs Emergents
  • L'ordre de la transgression. Pouvoir post-colonial, [...]
Genre : Conférence-débat

Lundi 11 mai 2009

Horaires : 00:00
Pays principal concerné : Rubrique : Histoire/société
France

Le trait distinctif qui nous paraît le plus caractéristique de la dimension imaginaire du pouvoir politique dans l'Afrique centrale contemporaine est la transgression, concept qui englobe toutes les particularités qui ont permis de définir l'État post-colonial et le pouvoir politique en Afrique. Si ce concept a plutôt fait fortune en psychanalyse, il ne doit pas faire oublier sa valeur heuristique dans les rapports sociaux car il instruit sur l'ordre social et politique où la loi délimite le licite et l'illicite, la norme et l'interdit. Qu'il relève en effet du néo-patrimonialisme, (J.-F. Médard), de la gouvernementalité du ventre (J.-F. Bayart), de la permanence de l'arbitraire ou du désordre comme ordre (Chabal P. et Daloz J.-P.), l'exercice du pouvoir politique en Afrique centrale ne peut être mesuré qu'en rapport à la source présumée de sa légitimation, la loi et de ses normes juridiques constitutives du droit. Or la loi ne connaît qu'un destin, celui de sa transgression. Pourtant la transgression de la loi n'institue pas une marge, un contraire de la norme ou un écart par rapport à la règle, bref une déviance, mais désigne l'ordre des choses tel qu'il fait désormais référence au banal et devient conforme aux normes. Cette nouvelle conformité qui n'est pas prescriptive, mais s'impose par la puissance argumentative de l'oppression étatique, nous l'appelons l'ordre de la transgression.


Les sociétés africaines soumises à l'ordre de la transgression façonnent des significations tout entières tournées à la disparition de leur être social que le pouvoir expérimente quotidiennement par la mise en mémoire individuelle et collective. Le langage majeur de cette fabrique instituante est la violence, domaine dans lequel la transgression de l'ordre s'érige en norme. Violence qu'elle accompagne depuis le mythe fondateur de la colonisation comme mode de civilisation jusqu'au processus de démocratisation actuel.

Renseignements / Lieu


Salle 7 (2è sous-sol) - de 14h à 17h.



( 2009-05-11 00:00:00 )
Maison des sciences de l'Homme 54 bd Raspail
Paris ( 75006 )
France




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