Quelque part en Afrique, un groupe de femmes, Les Recluses, décide de se parler, première étape pour briser ensuite un silence imposé. Car elles ont en commun la blessure du viol de guerre. Par cette violence, tout s'est renversé : un voisin ou un juge sont devenus complices ou bourreaux ; certaines cachent ce qu'elles vivent comme une souillure à un futur mari ; d'autres travestissent la réalité pour contenir la folie d'un époux. Pourtant, c'est bien l'amour qui ouvre cette histoire. Et c'est encore un hymen célébré dans l'euphorie qui la clôt. Non que Koffi Kwahulé minimise la réalité qu'il montre à l'aide de témoignages. Mais il dégage ces situations dramatiques de tout pathos, s'autorise même l'humour. Il propose une pièce flamboyante, à l'écriture caressant une oralité indomptable, à l'image de ces femmes. Un texte dont on ne ressort pas indemne.