Adam Gesbeau, écrivain schizophrène, guette l'ombre à travers la fenêtre de sa cellule et tente d'échapper au regard du père et à l'appel de Dieu. L'espace et le temps s'abolissent, les personnages se dédoublent pour dépeindre une fresque où seuls les fous sont sains d'esprit.
Cette dérive haletante que les personnages de Gary Victor subissent sans un seul instant de répit nous touche au plus profond de nous-mêmes. Serions-nous tous devenus fous ?
Format : 14,9 x 23 cm
Broché, cousu, couverture quadrichromie avec rabats, pelliculage mat, vernis brillant.
Résumé : PRIX RFO 2004
D'une écriture dictée par l'urgence, ce roman frôle la folie, imprégnée d'une société haïtienne abandonnée aux pires abominations humaines.
Extrait : "Je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin. C'est au moment où commence à souffler la brise qui éparpille mes papiers dans tous les sens. Je n'ai jamais le temps de sauvegarder mes écrits. Il faut que je me cache avant qu'Il ne m'aperçoive. Garder alors toute ma lucidité n'est pas chose aisée à cause de ces saloperies que les toubibs m'ont injectées. Je ne sens plus la morsure des aiguilles tant elles ont martyrisé ma chair mais l'effet des drogues est toujours perceptible. On m'a fait voir des psy à la pelle mais ils ne peuvent évidemment rien comprendre à ce que je vis. J'entends la voix de Dieu qui tonne dans ma tête : "Où es-tu ?""
Citation presse : "Récit schizo porté par une langue incandescente, ce livre nous plonge au cœur du dilemme auquel sont confrontés tous les écrivains haïtiens : les rapports entre écriture et pouvoir sous la dictature, la tension entre la conscience individuelle et la conscience collective."
Olivier Pascal-Moussellard, "Le Syndrôme de la perle", Télérama n° 2837, 26 mai 2004.