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Fara la petite villageoise et Tsito son esclave traversent les tumultes de la société malgache du XIXe siècle. Entre luttes de pouvoirs, traditions et nouveau contexte politique et social, ils tenteront de survivre aussi bien près de leurs rizières qu'aux abords du palais d'Antananarivo, observant leurs contemporains avec effroi et curiosité. Suspens, amour et terreur emportent les personnages tandis que se profilent en arrière-plan les silhouettes des souverains Radama Ier et Ranavalona, des missionaires anglais et des devins maléfiques. Dans une langue française irriguée de poésie malgache, cette fresque passionnante emportera le lecteur dans un monde bouleversé et bouleversant.
Extrait :
" Mon père, dans mon enfance reculée, évoquait souvent cette peuplade, qu'il appelait les amboalambo ou les Merina-aux-longues-oreilles ; Les anciens les décrivaient comme des êtres cruels et retors, totalement dénués de pitié. Le peuple de la forêt, mon peuple, avait toujours résisté vaillamment à leurs tentatives d'invasion, se réfugiant à la moindre alerte dans les contreforts inviolables de la forêt séculaire. Mais un jour, mon village a été pris et implacablement anéanti. […]
Le marchand s'exprimait à peu près comme ceci :
Que diriez-vous d'un petit esclave pour vous distraire, monseigneur ? Le mien que voici enchantera vos soirées par le son de sa valiha et vous attirera les faveurs des ancêtres ! Sa musique est fraîche comme le petit jour au champ de rosée et plus nostalgique que le soleil couchant sur la falaise ! Cet esclave est aussi petit qu'un pou et aussi noir que le fond d'une marmite, mais ses doigts sont inspirés par les esprits les plus aimables de nos forêts ! " p. 5 et p. 7.