Le quotidien de la vie d'un Algérien à travers le regard de Bachir, jeune homme de 25 ans, résident du quartier populaire de Sidi-Bel-Abbès. Bachir guette tous les matins le passage du facteur. La réponse de son visa pour la France tarde à venir. Il s'ennuie, tourne en rond... C'est le vide total. Mais une rumeur vient bientôt combler son ennui : elle porte sur l'éventualité d'un changement dans la répartition des jours de la semaine. Le week-end du samedi-dimanche, norme française, occidentale et chrétienne, devrait se substituer au week-end du jeudi-vendredi, la norme musulmane... Réalisateur : Mohamed Latrèche CRITIQUE Quelque part en Algérie, Bachir, un jeune homme, attend. Qui, quoi ? le sait- il lui même… L'attente n'est peut-être qu'un prétexte pour meubler une vie un peu trop vide, un temps un peu trop long. Alors pour peupler l'ennui, tromper le silence il y a l'oiseau qu'on nourrit, la rumeur qu'on poursuit, prétextes dérisoires à rencontrer l'autre, les autres, à encore appartenir au monde ou s'en donner l'illusion… " Rumeur, etc. " est une douce méditation sur l'ennui au son mélancolique d'" En attendant Godot ", tant les petits détails qui hantent l'esprit de Bachir flirtent parfois avec l'absurde. Le spectateur lui se laisse nonchalamment embarquer sur ce bateau de papier, cherchant des accroches symboliques pour, à son tour, tel un Bachir désœuvré donner du sens au paysage esquissé. Et tout en se questionnant sur l'oiseau qui a délibérément pris le chemin de la cage, il ne sent pas l'embarcation prendre l'eau pour, doucement, l'entraîner dans les dérives aveugles d'une existence sans but, la sienne peut-être s'il n'y prend pas garde. Ce prometteur premier court métrage de Mohammed Latrèche a été produit par Gindou Cinéma, suite à un concours de scénarios, dans le cadre de l'opération " 5 films pour l'Algérie 2003 ". Par Danièle Gambino / Clap Noir