Programme de films africains (essentiellement) proposé par Musiques Métisses et le Pôle d'éducation à l'image de Poitou-Charentes.
UN HOMME QUI CRIE
Mercredi 11 mai, 20h45 : Jarnac, Auditorium Maurice Ravel
Samedi 14 mai, 21h : Barbezieux, Le Club
Jeudi 19 mai, 20h30 : Marthon, Le Silverados
Lundi 30 mai, 20h30 : Confolens, Le Capitole
France, Tchad, Belgique / 2010 - 1h32
de Mahamat Saleh Haroun
Le Tchad de nos jours. Adam, la soixantaine, ancien champion de natation, est maître nageur de la piscine d'un hôtel de luxe à N'Djamena.
Lors du rachat de l'hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à son fils Abdel, une situation qu'il considère comme une déchéance sociale.
Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. Le gouvernement, en réaction, fait appel à la population pour un "effort de guerre", exigeant d'eux argent ou enfant en âge de combattre les assaillants. Mais Adam n'a pas d'argent, il n'a que son fils...
Un Homme qui crie est le quatrième long métrage de Mahamat Saleh Haroun. En 1999, son premier film, Bye bye Africa, est sélectionné à la Mostra de Venise et obtient le prix du Meilleur premier film. Suivent ensuite Abouna (notre père) (Quinzaine des réalisateurs 2002), et Daratt saison sèche (Prix spécial du jury, Venise 2006).
DISTINCTIONS
* Prix du Jury Cannes 2010
* Valois du meilleur acteur Film francophone Angoulême 2010
LE SECRET DE CHANDA (LIFE ABOVE ALL)
Lundi 16 mai, 20h30 : Confolens, Le Capitole
Vendredi 20 mai, 20h30 : La Rochefoucauld, La Halle aux Grains
Lundi 23 mai, 20h30 : Ruffec, Le Family
Life above all
Afrique du Sud / 2010, 1h46
d'Oliver Schmitz
Dans la poussière d'un township proche de Johannesburg, Chanda, douze ans, découvre à la mort de sa sœur à peine née qu'une rumeur enfle dans le voisinage, détruit sa famille, et pousse sa mère à fuir. Devinant que ces commérages se nourrissent d'a priori et de superstition, Chanda part à la recherche de sa mère et de la vérité…
Le Secret de Chanda a été adapté du roman éponyme d'Allan Stratton. Le producteur du film explique combien la rencontre avec l'écrivain a été déterminante dans la préparation du scénario : "c'est tellement bien écrit, et une fois adapté en film ça pourra toucher un public encore plus vaste, parce que Le Secret de Chanda est un conte plein d'espoir sur le pouvoir de l'amitié, de la solidarité et de la loyauté."
WHITE MATERIAL
Jeudi 12 mai, 20h30 : Chasseneuil, Le Vox
Mercredi 18 mai, 20h30 : La Rochefoucauld, Halle aux grains
France / 2008 - 1h42 - de Claire Denis
Quelque part en Afrique, dans une région en proie à la guerre civile, Maria refuse d'abandonner sa plantation de café avant la fin
de la récolte, malgré la menace qui pèse sur elle et les siens.…
Claire Denis nous plonge ici dans une Afrique abstraite et cauchemardesque. White material est une oeuvre rude et remuante, d'une densité cinématographique peu commune.
Fille d'administrateur colonial ayant grandi entre le Cameroun, le Burkina Faso et Djibouti, Claire Denis connaît l'Afrique, c'est un fait. Sa filmographie frappe par sa capacité à faire entrer Africains (ou plus généralement les noirs : le duo de dompteurs de coqs dans S'en fout la mort, les Antillais de 35 rhums) d'Afrique ou de France dans son oeuvre, avec une aisance et un naturel évidents.
Ce sont les histoires qu'elle veut et aime raconter, les corps qu'elle désire - au sens charnel - filmer ; sans se poser la question de savoir si elle représente une minorité, par ailleurs peu et mal filmée. Mais la cinéaste ne se contente pas de capter l'autre, à égalité. Elle dispose aussi de cette qualité qui consiste à faire sortir une cinématographie nationale de ses catégories et territoires parfois aux confins de l'étroitesse.
UN HEROS (O HEROI)
Vendredi 27 mai, 21h : Blanzac, Le Select
Samedi 28 mai, 21h : Montmoreau, Le Montmorélien
O heroi
France, Portugal, Angola / 2005, 1h37
de Zeze Gamboa
Recruté de force dans l'armée angolaise à quinze ans, Vitorio est démobilisé après plus de vingt ans de combats. Au cours d'une de ses dernières missions, il a marché sur une mine anti-personnelle et a dû être amputé d'une jambe. Après des mois d'attente, il reçoit enfin une prothèse grâce à laquelle il espère pouvoir commencer une nouvelle vie. Seul et démuni, il erre dans les rues de Luanda à la recherche de travail et de sa famille dont il est sans nouvelles. Une nuit, alors qu'il dort dans la rue, il se fait voler sa prothèse...
Un héros, s'il évoque le drame de la guerre et son lot de vies brisées, reste néanmoins un film optimiste. Il traduit bien, du moins l'idée que l'on peut s'en faire, la volonté d'un peuple qui croit fermement en des lendemains meilleurs. Pourrait-il en être autrement quand on a connu le pire ? En tout cas, pour ceux qui ne connaissent pas l'Angola, son histoire et sa culture, aller voir ce film pourrait être un bon début. Quant à ceux qui aiment la musique mais qui en savent très peu sur celle qui nous vient de là-bas, ils apprécieront la petite escapade sonore que leur offre ce film.
RUE CASES NEGRES
Lundi 23 mai, 20h30 : Confolens, Le Capitole
France / 1983, 1h43
d'Euzhan Palcy
1930, au milieu d'une immense plantation, la rue Cases Nègres : deux rangées de cases de bois désertées par les adultes partis
travailler la canne à sucre. La rue appartient aux enfants et surtout à José, 11 ans, orphelin élevé par sa grand-mère, M'an Tine. Celle-ci n'a qu'un rêve : faire étudier José. Mais pour cela, il faudra quitter la rue Cases Nègres…
Soutenu par François Truffaut, Rue Cases-Nègres est le premier film qui raconte la vie en Martinique à l'époque où elle était encore considérée comme une colonie, en utilisant le créole comme langue de tous les jours. Sans misérabilisme ni exagération, Euzhan Palcy capte une réalité nue et douloureuse qui a forgé l'identité des coupeurs de cannes, population endurcie par les travaux quotidiens sous la trique des békés, les propriétaires blancs.
Rue Cases-Nègres est un réservoir d'espérance et de souvenirs, ceux d'une culture et d'un mode de vie créoles rarement représentés au cinéma.
* Lion d'Argent de la meilleure première oeuvre, Lion d'or et Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine, Mostra de Venise 1983
* César de la meilleure première oeuvre 1984
* Prix du public FESPACO 1985
UNE SAISON BLANCHE ET SECHE
Mardi 10 mai, 20h30 : Barbezieux, Le Club
Mardi 17 mai, 20h30 : Châteauneuf, Salle des fêtes
A Dry White Season
GB - USA / 1989, 1h46 / d'Euzhan Palcy
Professeur d'histoire blanc en Afrique du Sud, Benjamin Du Toit, bien que plutôt libéral, ne se pose guère de question sur la politique d'apartheid de son gouvernement. Mais, au cours d'une manifestation, Jonathan, le fils de son jardinier noir, est arrêté.
Benjamin intervient auprès des autorités, qui ne lui fournissent aucune explication. La mort du jeune homme, puis celle de son père sous la torture, amèneront Benjamin à s'engager dans la lutte contre ce système.
Une Saison blanche et sèche est le quatrième roman d'André Brink, publié en 1980. Il est interdit dès sa publication en Afrique du Sud. Traduit dans une dizaine de langues, il obtient le Prix Médicis étranger en 1980.
C'est pour ce rôle que Marlon Brando sort de sa "retraite" après huit ans d'absence, il jouera d'ailleurs gratuitement dans le film, et sera récompensé par l'Oscar du meilleur acteur.
ALIKER
Jeudi 9 juin, 20h30 : Angoulême, Cinéma de la Cité
En présence de Guy Deslauriers
France / 2008, 1h50
de Guy Deslauriers
Antilles. Colonie de la Martinique, dans les années 1930.
Un simple militant communiste, André Aliker, malgré l'opposition effrayée de ses proches, va prendre la direction de la feuille imprimée que son parti fait paraître.
Mais dans cet univers colonial, hiérarchisé et clos, soumis à la toute-puissance des usiniers et des planteurs, ce nouveau journalisme aura l'effet d'un cyclone. En s'attaquant au plus puissant des usiniers, André Aliker va mettre sa vie en péril…
Aliker est une histoire vraie. Il est des hommes qui marquent l'histoire d'un pays. André Aliker est de ceux là, son combat et son courage nous sont ici contés dans une production créole sous la direction de Guy Deslauriers et la plume de l'écrivain Patrick Chamoiseau.
NOTRE ETRANGERE
Du mercredi 8 au lundi 13 juin : Angoulême, Cinéma de la Cité
Burkina Faso, France / 2010, 1h22
de Sarah Bouyain
Amy est une jeune femme métisse. Suite au décès de son père, elle retourne à Bobo Dioulasso, au Burkina Faso, pour voir sa mère dont elle a été séparée à l'âge de 8 ans. Elle ne retrouve que sa tante, une femme esseulée qui s'est mise à boire.
Parallèlement, Mariam, une Burkinabée de 45 ans, est technicienne de surface et vit à Paris dans l'espoir de retrouver sa fille. Depuis peu, elle a rencontré Esther, cadre dans l'entreprise où elle fait le ménage. Ester veut apprendre le dioula, la langue maternelle de Mariam.
Notre étrangère est le premier long métrage de Sarah Bouyain.
"L'idée de départ du film était l'apprentissage de la langue.. (...) Valérie Loiseleux, la monteuse du film, regrettait qu'on ne sous-titre pas certaines parties des choses dites, par exemple au moment de la dispute entre Amy et sa tante. On sent que c'est dur par le ton des actrices, mais on ne sait pas ce qui se dit si on ne parle pas dioula. Du coup, le spectateur est vraiment dans la situation d'Amy. Il y a des gens qui ne vont pas comprendre les mêmes choses dans le film. Mais l'essentiel peut quand même être perçu parce que l'essentiel n'est pas que culturel."
Sarah Bouyain (propos recueillis par Michel Amarger, RFI/Africiné)
Licorne d'or, Grand prix du Long Métrage, Festival International du Film d'Amiens 2010
Responsable de la programmation
Jean-Claude Rullier
Pôle régional d'éducation artistique
et de formation au cinéma et à l'audiovisuel
Région Poitou-Charentes
Poitou-Charentes Cinéma
15, rue de l'Ancienne Comédie
86021 Poitiers Cedex
Adresse du site:
2, rue de la Charente
16000 Angoulême
Tél : 05 45 94 37 81 (standard)
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