SPLA : Portail de la diversité culturelle
Burkinacultures

Alma y Corazon

  • Alma y Corazon
Genre : Album
Date de sortie : Lundi 28 novembre 2005
Pays principal concerné : Rubrique : Musique

Après 4 ans de silence... Ralph Thamar revient au devant de la scène. "Alma y Corazon" nous réconcilie dès les premières mesures avec le répertoire des Boleros, mis à rude épreuve ces derniers temps... Sa voix est impeccable, profonde, Ralph Thamar est un chanteur d'exception. Côté musique Mario Canonge exploite le fabuleux potentiel émotionnel de ce répertoire sans tomber dans le mauvais goût. Il nous garantit l'harmonie de ce berceau de satin dans lequel la poésie de Ralph viendra se nicher. Alexis Blanchart On dit de lui qu'il est né en Espagne et qu'il a émigré à Cuba où il s'est forgé son caractère sentimental et ses formes langoureuses. Puis il s'est refait une beauté au Mexique, avant de faire les beaux jours, et surtout les belles nuits, de toute la Caraïbe. Quel est ce Casanova, irrésistible collectionneur de conquêtes ? C'est tout simplement le boléro, rythme lascif pour danse-taffetas. Une danse à deux, parfois taxée de ringarde au temps du tempo synthétique. Mais le dancefloor ne condamne pas le parquet. Et le boléro intemporel a gagné ses galons d'immortel.
Ralph Thamar s'y connaît en boléro. En Martinique, c'est une sorte de patrimoine par rebondissement. Le style cousin latin de la biguine qu'il pratique dès son jeune âge puis, à l'orée des années 80 avec le groupe Malavoi, encore plus quand, il y a vingt ans et quelques, il aborde, avec le succès que l'on sait, sa carrière solo.
En créole mais aussi en espagnol, vu la richesse du répertoire, Ralph laisse parler sa fibre de crooner caraïbe.
Mais de là à y consacrer tout un disque ...
Qui mieux que Mario Canonge, avec qui il nourrit une complicité, disons... biguine jazz de disque (à l'un ou à l'autre) en concert, pouvait l'épauler pour passer à l'acte ? Le toucher satiné de Mario sur les touches d'ivoire de son piano suggère un sofa où s'abandonne la voix soyeuse de Ralph. Pour une rythmique minimale, ils invitent Alex Bernard, contrebassiste de la connexion Martinique, et Miguel Gomez, percu de la galaxie latino parisienne.
Reste le répertoire : de standard estampillé en chanson captée lors d'un voyage parfois lointain (dans le temps) et judicieusement exhumée, el Señor Thamar réussit en dix thèmes un joli tour des Caraïbes, insulaires et continentales. De Cuba, les classiques des années 30 / 50 comme Siboney d'Ernesto Lecuona, Tres palabras d'Osvaldo Farres (l'auteur de Quisaz) et Contigo en la distancia de Cesar Portillo de La Luz, précurseur du feelin, mix cubain du boléro et de la ballade soul ; deux perles du maître portoricain du genre Rafael Hernandez ; Nadie me quiere, relookage mexicain d'un boléro... brésilien immortalisé par Nat King Cole en portugais sous le titre Ninguem me ama ; En la oscuridad, titre chavirant d'un... obscur auteur des années 30 à Saint Domingue. Et de la Caraïbe francophone, trois thèmes, dont deux ont voyagé : Pouki, du Brésilien Solon Gonçalves, adapté en créole par Gérard Laviny et repris par Edith Lefel avant sa disparition ; Moi, ton pantin, thème susurré en français, dû aux Haïtiens Maxime Castera et Manuel Ferga, jadis chanté par le Martiniquais Geno Exilie. On doit le troisième, Fé Van, une gourmandise venue d'Haïti, à deux poètes du cru, Boulo Valcourt et Syto Cavé.
Avec ce disque, RalphThamar le latin lover et le combo de Mario Canonge qui assure le rôle de l'équipage sont prêts à faire chavirer coeurs et âmes, aux Antilles comme en métropole. Le boléro n'est plus démodé, il est futuriste ...
Rémy Kolpa Kopoul

Structures

1 fiches

Partenaires

  • Arterial network Burkina Faso chapter

Avec le soutien de