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Abu nawas rhapsody

  • Abu nawas rhapsody
Genre : Album | World
Date de sortie : Vendredi 19 février 2010
Pays principal concerné : Rubrique : Musique

"Après l'iconoclaste Malak (1999), patchwork de rencontres viennoises avec le guitariste Nguyên Lê ou le joueur de tablas Jadinter Thakur, après l'étonnant Electric Sufi (2001), de facture new-yorkaise, aux couleurs funk-groove-électro, et Digital Prophecy (2003), escapade néo-jazzistique norvégienne, le oud nomade de Dhafer Youssef, prodigieux musicien et chanteur tunisien, poursuit ses allers-retours entre mélismes orientaux et pulsions occidentales. Rien d'exceptionnel ici, a priori : aux côtés de son instrument, très en retrait, se révèle un trio acoustique piano-basse-batterie. Classique. Pourtant, comme son nom l'indique, cette " rhapsodie " (pièce instrumentale de composition très libre) promet d'audacieuses prises de risques, surtout lorsqu'elle rend hommage à l'immense poète arabo-persan du VIIIème siècle, Abu Nawas, " l'homme aux cheveux bouclés ", dont les vers d'esthète à l'humour grivois louaient les femmes, la masturbation... et le vin !

Avec la complicité du très prometteur Tigran Hamassyan, l'oudiste a ainsi composé " The Wine Ode Suite ", oeuvre en trois parties disséminée dans le disque, qui livre un duo à l'ivresse mystique entre l'impressionnante voix de Youssef (toute une expérience !) et le toucher tour à tour divin, tendre et rugueux de l'excellent pianiste arménien... Une méditation divine, poétique, spirituelle, qu'il prolonge dans sa libre interprétation/mise en musique des poèmes bachiques Khamriyyat d'Abu Nawas. Dans les autres pièces, la voix mystique et auréolée étire ses méandres par dessus la batterie virtuose de Mark Giuliana, très souvent up tempo, et la basse swinguée à souhait de Chris Jennings : une mélopée qui ignore les ruptures mélodico-rythmiques, pleines d'humour, pour un contraste entre béatitude céleste et remue-ménage groovy, terrestre.
Dans cet univers hédoniste et dissipé, chaque instrumentiste tournoie, repousse ses propres horizons pour créer cette fusion, tout en couleurs, en lignes de faille et en jouissances, qui relie sacré et profane."
Source: Anne-Laure Lemancel - Mondomix)

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