"Je n'avais qu'un seul souvenir de Doulaye Danioko. Je devais avoir aux alentours de cinq ans, c'était probablement en 1971 ou 1972, à Châteauroux, où nous vivions avec mes parents…
Mon père m'avait raconté qu'un jour Doulaye avait tué un lion à la chasse. J'avais toujours imaginé que c'était une chasse à la lance et cette image de Doulaye, tuant un lion à coup de lance, m'avait beaucoup impressionné. J'étais fier de le connaître, d'être son ami. Et je rêvais que peut-être un jour Doulaye m'emmènerait à la chasse avec lui.
L'été dernier, je me suis rendu compte que cela faisait déjà vingt ans que Doulaye était parti et que depuis des années, j'attendais qu'il réapparaisse…"
Ces quelques mots, dits par le réalisateur, ouvrent le premier long métrage d'Henri-François Imbert Doulaye, une saison des pluies, l'histoire d'un jeune cinéaste parti au Mali à la recherche d'un visage et d'un souvenir d'enfance : celui de Doulaye Danioko le chasseur de lions. Pendant les deux mois du tournage, Henri-François Imbert a consigné sur des carnets toutes les étapes de son étonnante enquête.
Récit de voyage autant que journal intime, enquête romanesque et tableau ethnographique, les Carnets de tournage d'Henri-François Imbert offrent aussi un propos singulier sur les enjeux de la création documentaire. Un témoignage essentiel et captivant.