Dans ses spectacles, Accrorap raconte des histoires, provoque des rencontres, fait naître des émotions. La danse d' Accrorap est généreuse, elle cherche à briser les barrières, à traverser les frontières. C'est une danse qui refuse l'étiquette banlieue et revendique le dialogue entre les danses Hip-Hop et la Danse Contemporaine... Dialogue entre les cultures comme alternative à la guerre...
Accrorap est née en décembre 1989. Dans leurs quartiers à Saint-Priest, la danse était pour Kader Attou, Eric Mezino, Mourad Merzouki et Chaouki Said une façon de s'occuper positivement. A travers la break-danse, ils ont fait peu à peu connaissance avec le mouvement Hip-Hop. En faisant fusionner l'acrobatie et les danses de rue ils inventent alors des chorégraphies originales.
En 1993 ils s'associent avec Gilles Rondot, plasticien, et deviennent une compagnie professionnelle.
En septembre 1994, la Biennale de la danse de Lyon les accueille pour la création d'Athina. Sur une musique d'Henri Foures, la rencontre avec une danseuse classique se voulait la métaphore du passage de la rue à la scène. Ce spectacle a été joué 35 fois.
Fin 1995, le groupe se sépare de Mourad Merzouki, qui, quelques mois plus tard, avec Najib Guerfi et Marion de Castellane fonde la compagnie Käfig.
En janvier 1996, c'est la création de Kelkemo, en hommage aux enfants réfugiés. Ce spectacle est né d'une expérience très forte dans les camps de réfugiés bosniaques et croates à Zagreb en 1994 et 1995. Grâce à ce spectacle la compagnie se met à voyager, à découvrir le monde et à expérimenter la dimension universelle de la danse. kelkemo sera joué 80 fois en France, au Maroc, en Suisse, en Hollande, au Brésil, en Inde et au Sri-Lanka. Grâce à ses tournées à l'étranger la compagnie approfondit la question du sens : l'énergie du hip-hop, la part de révolte qu'il contient deviennent un outil pour aller à la rencontre de l'Autre. La question du métissage, la notion de citoyen du monde sont au centre de son travail.
En 1996, c'est la création du spectacle Échafaudage à l'issue d'une résidence de création à La Laiterie à Strasbourg. Ce spectacle pour 35 danseurs a été joué 10 fois et était présent en novembre 1997 aux Rencontres des Cultures Urbaines à la Grande Halle de la Villette.
En 1997, c'est la création de Hip-Hop Opéra au festival de Chateauvallon. Les répétitions ont eu lieu au Centre chorégraphique de Belfort. La volonté était de... mettre en scène des rencontres, mélanger les publics, briser les barrières, faire dialoguer culture savante et culture populaire, se poser la question du métissage, se questionner sur l'histoire du hip-hop, sur son inscription dans l'histoire de la danse... Ce spectacle est joué en France, en Italie et en Hollande. Il montre la capacité de la compagnie à construire un spectacle total associant musiciens, chanteurs et danseurs.
En 1998, la compagnie se détache du principe de la création collective : Eric Mezino et Kader Attou deviennent chorégraphes à part entière et construisent chacun leurs propres projets.
En 1999, c'est la création de M'Panandro, spectacle composé de deux pièces sur la question des origines (Kader Attou a des origines Algériennes et Eric Mezino vient de Madagascar).
- Razana-Racines d' Eric Mezino est une évocation d'une cérémonie, d'un rituel d'initiation qui autour d'une recherche de la terre des origines, la Terre Noire, parle de la transmission.
- Pour Prière pour un fou Kader Attou a réuni un musicien du groupe IAM, un chanteur marocain et un plasticien venu du sud de l'Algérie pour tenter de renouer le dialogue que le drâme algérien rend de plus en plus douleureusement improbable...
Ce spectacle sera joué en France, en Colombie, au Guatemala, au Costa Rica, au Panama, en Equateur... en Hollande, en Italie... La compagnie affirme sa dimension internationnale et son ouverture au monde.
En 2000, c'est la création de Quilombo d'Eric Mezino, une pièce chorégraphique qui associe des danseurs professionnels et amateurs. Ce projet, née de l'envie d'apporter un éclairage sur le mouvement hip hop brésilien, très engagé politiquement dans la lutte contre la discrimination et les inégalités sociales, est née dans les favelas de Sao-Luis et de Rio. Il se poursuit aujourd'hui dans différentes régions de France avec un volet pédagogique qui permet d'approfondir les rencontres et d'emmener de jeunes danseurs amateurs dans un projet de très haut niveau.
En 2000, c'est également le création de Anokha - La danse des dieux et des hommes, de Kader Attou. Projet franco-indien basé sur la rencontre entre le hip hop, la danse kathak et le baratanatyam. Il s'agit, au-delà de la rencontre entre l'orient et l'occident de s'interroger sur la dimension spirituelle de la danse. Ce spectacle est crée à la Biennale de la danse de Lyon, est joué en France, en Inde, au Sri Lanka, au Népal, au Mexique, à l'île de la Réunion, en Suisse, en Hollande, au Maroc, en Indonésie... Ce spectacle fait naître un sentiment de paix, ce qui le rend universel et intemporel (déjà 130 représentations).
En 2001, Eric Mezino quitte la compagnie Accrorap, Kader Attou en devient donc le chorégraphe à part entière.
En 2002, c'est la création de Pourquoi Pas. Dans cette pièce, Kader Attou développe des recherches plus personnelles et construit un univers fait de poésie et de légèreté.
En 2002 également, création de De l'autre côté de la mer, résultat d'un projet pédagogique faisant se rencontrer de sdanseurs hip hop d'Alger et de jeunes danseurs français. Cette pièce est jouée 15 fois.
En 2003, dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France, c'est la création de Mekech Mouchkin avec des danseurs hip hop d'Alger. Ce spectacle, en coréalisation avec la compagnie Käfig est composé de deux pièces. Kader Attou, dans la pièce Douar, rend hommage à la jeunesse algérienne avec une écriture sensible et engagée. Ce spectacle est joué 50 fois.
En 2004, la pièce Douar est retravaillée pour devenir une pièce automone. La compagnie souhaite inscrire ce travail dans la durée. Ce spectacle est joué en Algérie, aux Pays-bas, en Allemangne, en Serbie.....
En 2006, c'est la création de Corps Etrangers, une pièce qui fait se rencontrer des danseurs indiens, brésiliens, algériens, africains et français. Kader se questionne sur la condition humaine en s'appuyant sur une oeuvre du 15° siècle : "Le Jugement dernier" de Rogier Van der Weyden. Cette pièce est joué en France, à la Biennale de Venise, aux Pays-bas, en Allemagne, en Lybie, aux Emirats Arabes Unis...)
En 2006, c'est aussi la reprise de Prière pour un fou, crée en 1999.
La danse d'ACCRORAP tire son originalité et sa nouveauté de la quête d'identité vécue par ceux qui l'ont inventée, une quête née de tous les déchirements, de tous les chocs, de toutes les contradictions qui la dynamisent et qu'elle exprime / l'assimilation et l'exclusion, le savant et le populaire, la modernité et la tradition, la rue et le conservatoire, l'Europe et l'Afrique, l'Orient et l'Occident, la spontanéité et la rigueur... Ils ont donné à la danse comtemporaine un autre vocabulaire, un sens nouveau, une fonction nouvelle.
Parallèlement à la réalisation de spectacles, la compagnie développe des activités pédagogiques en encadrant des ateliers. Les partenaires sont multiples, ce sont aussi bien les structures de proximité, centres sociaux, MJC... que des collectivités locales ou des institutions de la danse contemporaine. Ce travail pédagogique permet de garder le lien avec le terrain et de réalimenter sans cesse les recherches chorégraphiques.
Kader Attou, lors de ses interventions n'hésite pas à casser les codes de la danse hip hop pout travailler le mouvement en toute liberté. Il s'intérresse avant tout à la notion de rencontre.
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